A l’ère des technologies modernes faut-il encore croire aux AJETS ?
Une croyance bien répandue (à partir de laquelle émanent bien des dictons) est celle du cycle de 12 jours. Dans cette croyance, une des 12 journées du cycle correspondait à un mois de l’année qui suivait.
Mais quels étaient ces 12 jours ? Dans notre région et aux dires des anciens Dhuizonnais , les 6 premiers jours du cycle se situent après la St Jean . Ainsi le temps du 25 juin serait celui du mois de juillet, le temps du 26 celui d’août …etc.….. Jusqu’au 30.
Les prévisions pour les 6 premiers mois de l’année seraient déterminées par le temps qu’il fait à partir du 26 décembre jusqu’au 31 selon la même théorie le 26 étant janvier…..le 27 étant février…..le 28 étant mars….. etc.
Ce cycle portait différentes appellations selon les régions : en Provence, calendo ou les « jours compteurs » , dans le Berry, « les éprouves », en Lorraine, « les petits mois »et en Sologne se sont « les ajets »
Le cycle des 12 jours est variable d’un bout à l’autre de la France mais en règle générale, les 12 jours étaient ceux qui vont du 25 décembre au 6 janvier (de Noël à la fête des Rois)
Voilà donc le dicton général :
Regarde comment sont menées
Depuis Noël douze journées
Car suivant ces douze jours
Les douze mois auront cours
A Dhuizon, les anciens interrogés sont formels et tiennent compte dans leurs prévisions des six derniers jours de juin et des 6 derniers jours de décembre.
Croyances et superstitions en pays de Sologne
Nos aïeux étaient très superstitieux, non seulement ils croyaient aux sorciers et aux jeteux (jeteur) de sorts, mais aussi aux revenants, aux birettes (fantômes) et autres loups garous.
N’ayant aucune ou peu d’instruction, ils ne pouvaient pas tout expliquer, surtout à la veillée, pendant que les femmes filaient et que les hommes faisaient des balais de genêts ou des corbeillons(corbillons) de paille ou de jonc.
On se contait des histoires à se faire dresser les cheveux sur la tête. Histoires que le conteur arrangeait à sa façon pour leur donner plus de saveur. Et si après la veillée on sortait dehors, surtout par nuit noire et de grand vent, on voyait ou croyait voir des choses effarantes et effrayantes. Un taillis près duquel on passait journellement sans le remarquer prenait la forme d’un horrible monstre. Un arbre décharné se transformait en revenant. Les cris des oiseaux de nuit, le grincement produit par deux branches qui se frottent, tous ces faits étaient des sortilèges. Le vent soufflant sur le puits béant créait un hululement lugubre, ce qui parfois entraînait un coup de fusil dans le trou noir pour tuer le loup- garou qui y séjournait. A la sortie de l’église, une pièce échappée d’une poche percée n’était pas ramassée : Le diable l’ayant posée là pour vous tenter. Ces croyances ont peut être changé, mais toutefois ne nous est-il pas arrivé de fabuler en circulant par une nuit noire….
Histoire des Cimetières Dhuizonnais
Le 30 juin 1816, le Maire appelle l’attention des membres du Conseil sur le fait que les murs du cimetière tombent en ruines et qu’une décision s’impose : reconstruire les murs ou déplacer le cimetière. Le Maire, favorable au déplacement, fait valoir que « ledit cimetière, par sa position dans le centre du bourg … a la plus funeste influence sur la qualité de l’air qu’on y respire et sur la santé des habitants « . Mais le Conseil refuse unanimement la translation et demande au Sous-Préfet l’autorisation de faire réparer les murs.
Le 10 novembre 1816, le Sous-Préfet annonce au Maire que le Préfet exige la translation du cimetière en vertu du décret du 23 Prairial An.12 Le Conseil décide de proposer l’acquisition de 20 ares de terre (trois boisselées) dans une pièce « éloignée de 120 mètres des dernières maisons du bourg et en réunissant toutes les qualités désirables, savoir légèreté, profondeur et sècheresse du sol … ladite pièce de terre tenant du Nord au chemin de Chambord à Dhuizon … lesdits vingt ares de terre évalués pour approximation à la somme de soixante francs … »
Le 7 avril 1817, le Conseil demande au Sous-Préfet l’autorisation d’acquérir « les susdits vingt ares de terre » dont le prix est passé de 60 à 100 francs depuis le mois de novembre précédent.
Le 12 juillet 1818, soit plus d’un an plus tard, le Conseil délibère sur « les moyens à adopter pour subvenir aux dépenses relatives aux travaux et à l’acquisition d’un terrain destiné à servir de nouveau lieu de sépulture à la commune. Le Conseil arrête à l’unanimité de ses membres présents que Monsieur le Préfet de ce département sera supplié de vouloir autoriser et faire autoriser par qui de droit une imposition extraordinaire de 400 francs payables en deux années … laquelle contribution sera répartie sur tous les contribuables de la commune au marc le franc de ce que chacun desdits contribuables a été compris aux rôles foncier et mobilier et des patentes de « l’exercice 1817 ».
Puis plus rien. Quand le cimetière a-t-il été transféré ? Dans quelles conditions ? Le Conseil Municipal reste muet sur ce sujet.
Mais on reparle du cimetière en 1878, soit 60 ans plus tard : « Monsieur le Maire expose que l’on se plaint depuis plusieurs années du peu d’étendue du cimetière communal, que plusieurs projets d’agrandissement ont été mis à l’étude, mais que l’administration municipale a été contrainte d’ajourner cette dépense en raison des prétentions exagérées des propriétaires limitrophes … Le maire pense que l’on pourrait, provisoirement du moins, agrandir l’espace de terrain affecté aux inhumations en supprimant deux des allées … et que cet espace formant une superficie de Soixante mètres carrés pourrait être utilisé pour les fouilles de nouvelles fosses « .
Mais cette solution ne peut être que provisoire. En effet, en 1886, il faut songer sérieusement à une nouvelle translation.
« Le 8 juillet 1886, Monsieur le Maire fait savoir au Conseil qu’il a obtenu de Mme Vve Lemaire la promesse de vendre à la commune une superficie de 50 ares dans le terrain qu’elle possède en rive droite du chemin d’intérêt commun N.22 de Mer à Neung sur Beuvron, à l’angle S de ce chemin rural N.10 de Chambord à Bonneville. Le Conseil, considérant que le cimetière se trouve trop rapproché du bourg et situé sur un terrain humide qu’il n’est guère possible d’assainir décide la translation du cimetière sur le terrain ci-dessus désigné. »
Enfin en 1890, Mr le Maire donne lecture de l’arrêté de Mr le Préfet en date du 15 février, en vertu duquel l’ancien cimetière est fermé … Le Conseil considérant qu’on ne saurait manifester trop de respect à l’égard des restes mortels qui sont inhumés dans l’ancien cimetière, et qu’il y a lieu d’aller jusqu’à la fin des concessions trentenaires, propose qu’on ne puisse faire usage de l’ancien cimetière qu’après un délai de 25 ans, c’est à dire en 1915. »
Depuis 1890, les inhumations ont lieu dans le cimetière actuel.